La fiscalité va-t-elle tuer le B100 au profit des HVO pour les professionnels ?

Contexte : fiscalité et marché du B100 et des HVO

• Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la suppression de la fiscalité préférentielle appliquée au B100, ce qui pourrait entraîner une hausse de taxe d’environ 40 centimes par litre (de +12 c€/L à +45 c€/L) pour ce carburant. (Union TLF)

• Cette augmentation de fiscalité reste cependant hypothétique et dépendra des discussions en cours jusqu'à la validation de ce Projet de Loi de Finance d'ici la fin 2025.

• Le secteur du transport routier alerte sur un possible « choc économique et environnemental » si ces mesures étaient confirmées, car de nombreuses entreprises ont investi dans des flottes B100. (Union TLF)

• Pour le Gazole HVO, la France a déjà étudié sa fiscalité : la TICPE pour le XTL/HVO a été fixée à 59,40 €/MWh, avec un écart notable par rapport à certains biocarburants de première génération comme le B100. (Décarboner France)

• Sur l’aspect marché et compatibilité : le HVO est homologué pour certains usages routiers (voir station-service) et peut être utilisé dans de nombreux véhicules diesel sans adaptation moteur. (TRM24.fr)

• Le B100 (100 % ester méthylique d’huile végétale) a aussi ses atouts mais présente des contraintes techniques et logistiques. (LaFranceAgricole)

  
  

Ce contexte pose la question : si la fiscalité du B100 est renforcée, est-ce que les HVO deviennent un choix plus intéressant ? Quels en sont les avantages concrets ?

Avantages du HVO par rapport au B100

1. Compatibilité moteur et flexibilité

• Le HVO peut être utilisé dans de nombreux véhicules diesel standards, sans modification (ou avec modifications très limitées) sur de nombreux modèles. Par exemple : « …son usage ne nécessite aucune adaptation du moteur diesel, contrairement au B100 » selon un article. (FranceRoutes)

• Le B100, en revanche, nécessite souvent des moteurs adaptés ou exclusifs (ou des kits de conversion), ce qui peut engendrer un surcoût ou des contraintes techniques. (Ministères de l'Écologie)

• Le HVO présente une très bonne stabilité (stockage, comportement à basse température) et ses propriétés sont proches de celles du gazole fossile. (Iddri)

• Cette compatibilité plus large rend le HVO plus “plug-and-play” pour les flottes existantes, ce qui peut réduire les coûts d’investissement ou de transition.

2. Réduction des émissions de gaz à effet de serre et qualité de combustion

• Des tests montrent que le HVO permet d’importantes réductions de GES (gaz à effet de serre).

• Pour le B100, la réduction des GES existe mais les études montrent des valeurs moindres (dans un document d’ADEME, réduction d'environ 60 % pour B100 contre environ 82 % pour HVO dans un même contexte).

• En termes d’émissions de polluants (NOx, particules, hydrocarbures) : le HVO montre de bons résultats sans surconsommation notable dans certains usages. Par exemple, pour un transporteur : « …aucune différence en matière de carburation ou d’entretien » avec le HVO. (Flottes Automobiles)

• Le B100 a parfois fait état d’augmentation de NOx dans certaines études.

3. La surconsommation du B100

• Une étude de 2023 montre que pour des véhicules conformes Euro 4 : la consommation avec du B100 est supérieure à celle avec du diesel fossile : +7,2 % sur cycle urbain ; et +13,3 % sur cycle extra-urbain. MDPI

• Une autre étude de 2023 montre que la consommation en HVO sur un banc moteur est quasi identique qu'avec un gazole fossile : +0,86 % pour HVO. MDPI

• Les valeurs calorifique et de densité sont différentes, pour obtenir la même puissance il faut injecter davantage de carburant ce qui explique cette surconsommation du B100.

3. Anticipation d’un cadre fiscal changeant

• Si la fiscalité du B100 est modifiée à la hausse (ce qui semble se confirmer pour 2026) alors son coût à l’usage augmentera. Cela pourrait réduire fortement son attrait économique. (FranceRoutes)

• Pour le HVO, bien que le surcoût par litre existe (par rapport au gazole fossile), il est déjà intégré dans les réflexions de transition et peut bénéficier d’un avantage de “rapidité” de mise en œuvre. Puisqu’un véhicule standard peut l’utiliser, moins de coûts annexes.

• En choisissant le HVO maintenant, les entreprises ou utilisateurs peuvent se prémunir contre une fiscalité incertaine sur le B100 et profiter d’un carburant renouvelable “compatible”.

4. Logistique et disponibilité

• Le HVO peut désormais être distribué en station-service. Voir notre article sur l'inauguration d'une borne privative HVO GNR chez GED ENERGIES

• Le B100 reste obligatoirement pour des flottes captives (avec cuves dédiées) et peut être plus contraignant pour un usage généralisé rapide.

  
  

Points de vigilance / limites du HVO

Il convient de rester précis et objectif : tout n’est pas “idéal” pour le HVO :

• Le coût au litre du HVO est légèrement plus élevé.

• Bien que beaucoup de véhicules soient compatibles, il faut toujours vérifier auprès du constructeur motorisation et homologation.

• L’accès aux “avantages” réglementaires (comme la vignette Crit’Air 1) pour le HVO n’est pas encore systématique ou équivalent à ceux dont bénéficie le B100 exclusif. (TRM24.fr)

  
  

Conclusion - pourquoi envisager le HVO si la fiscalité du B100 se confirme

Si la fiscalité avantageuse du B100 est bien amenée à disparaitre ou à fortement évoluer à partir de 2026, alors :

• Le HVO apparaît comme une alternative plus sûre à moyen/long terme : compatibilité large, bons résultats environnementaux, meilleure flexibilité logistique.

• Pour les flottes ou les acteurs cherchant à verdir rapidement sans changer massivement de motorisation, le HVO est un choix solide.

• Le B100 reste une option intéressante si l’on dispose déjà d’équipements adaptés et que l’on bénéficie aujourd’hui encore d’avantages fiscaux, mais la montée de l’incertitude fiscale doit inciter à réfléchir à une stratégie alternative.

• En tant qu’utilisateur ou gestionnaire de flotte, il est donc conseillé :

  1. de vérifier la compatibilité de ses véhicules avec HVO,

  2. d’étudier le surcoût carburant et logistique,

  3. d’anticiper la fiscalité future du B100 (et ses conséquences sur le coût global).

N'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.